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Lors d'une conférence qui s'est tenue récemment en Ouganda, le CTA a organisé une séance visant à sensibiliser à l'utilisation de drones dans l'agriculture et aux opportunités qu'offre cette technologie émergente aux jeunes entrepreneurs africains.
La séance, organisée par Giacomo Rambaldi du CTA, a suscité l'intérêt des participants pour les véhicules aériens sans pilote (UAV, unmanned aerial vehicles), aussi appelés drones, dans l'agriculture. Les opportunités qu'offre cette technologie aux jeunes entrepreneurs africains et les services que peuvent fournir les UAV ont particulièrement intéressé les participants.
Lors du sommet Geo4Africa 2017, qui s'est tenu à Kampala (Ouganda) du 11 au 13 juillet, le CTA a été invité à organiser une séance intitulée : « Les drones pour l'arpentage et les services de conseils agricoles : de nouvelles frontières pour l'entrepreneuriat des jeunes en Afrique ». Le CTA a également soutenu la participation de deux orateurs de Tanzanie et un du Rwanda – dont deux femmes – ainsi que d'une dizaine de personnes issues d'organisations partenaires du CTA en Ouganda : l'Union nationale de l'agrobusiness et des entreprises agricoles de café (NUCAFE) ; IGARA Tea ; Environmental Surveys, Information, Planning and Policy Systems (ESIPPS). Celles-ci ont exprimé leur intérêt pour les services de drone et les outils et applications géospatiaux en général.
Giacomo a introduit la séance en soulignant les bénéfices que les drones peuvent apporter à l'agriculture de précision pour les petites et moyennes entreprises agricoles et les groupes de petits exploitants. Il a mis en avant les nouvelles opportunités d'emploi offertes par cette technologie émergente pour les jeunes éduqués des zones rurales. Les participants ont ensuite écouté David Rovira, Directeur régional pour l'Afrique de senseFly, un fabricant bien connu de drones pour l'agriculture basé en Suisse. Quatre jeunes entrepreneurs africains ont ensuite partagé leur expérience.
Lors d'une réflexion sur la séance, Giacomo a déclaré qu'il avait été particulièrement frappé par le récit de l'intervenant rwandais, Teddy Segore, de CharisUAS, première entreprise du pays à disposer d'un permis pour l'utilisation de drones dans l'agriculture. La société a été fondée par deux entrepreneurs âgés de 20 ans. Elle compte désormais six employés qui fournissent des services de drone pour la cartographie, le suivi et la gestion des cultures, mais aussi pour l'arpentage et les projets de construction.
À Zanzibar, en Tanzanie, Khadija Abdulla Ali, une jeune étudiante, s'est impliquée dans un projet de la banque mondiale, la Zanzibar Mapping Initiative, qui utilise les drones pour cartographier toute l'île en vue de la planification de l'utilisation des terres et la résolution des conflits. Fascinée par les technologies, Khadija a l'intention d'obtenir son diplôme de bachelier en technologies de l'information et gestion des applications à l'Université d'État de Zanzibar et de rester dans le secteur des UAV.
Les participants au sommet Geo4Africa ont réagi positivement à la séance sur les drones. Les représentants d'IGARA Tea ont déclaré qu'ils trouvaient les drones particulièrement utiles pour deux utilisations spécifiques : l'identification des espaces non cultivés dans les plantations de thé, et l'obtention de recommandations sur la fertilisation azotée – bien que cette dernière ne puisse être réalisée sans recherche approfondie.
La séance sur les UAV a de nouveau souligné un problème majeur : l'absence de cadre légal pour l'importation et l'utilisation de drones en Ouganda, qui fait obstacle au développement de l'industrie des services de drone. Cependant, suite à la participation de représentants gouvernementaux au sommet et à l'intérêt croissant pour ce domaine, ESIPPS envisage de collaborer avec des ministères locaux pour étudier comment résoudre rapidement ce problème.